Isabelle, 42 ans, habite dans la banlieue est de l’Ile-de-France avec son mari Antoine et leurs deux adolescents, des jumeaux de 16 ans. Elle mène une existence pépère et sans surprise. Son travail d’assistante de projets n’est pas très passionnant, mais lui apporte une certaine sérénité financière. Bref, la tranquillité, ça a du bon mais ne cacherait-elle pas une forme assez sournoise de l’ennui ? Un élément déclencheur va lui permettre d’y mettre un terme, et lui donner l’opportunité de s’interroger sur son chemin de vie.
Un jour qui s’annonce comme les autres
Le quai de la gare de Fontenay-sous-Bois est particulièrement bondé ce matin. Dans les haut-parleurs, un agent de la RATP annonce un « incident voyageur » sur la ligne A du RER, à la station Auber. Isabelle hausse les épaules et remonte le col de son manteau.
Ce lundi, elle s’est autorisée à partir travailler une demi-heure plus tard. L’ensemble des directeurs du département Projets du groupe est parti pour un séminaire, elle va pouvoir liquider ses dossiers sans être dérangée. Dotée d’un grand sens de l’organisation, Isabelle est une assistante rigoureuse, très appréciée par ses responsables, et qui s’est toujours montrée disponible. En outre, l’une de ses plus grandes qualités est de ne pas jamais se plaindre.
Un RER arrive enfin, mais il va lui falloir attendre le prochain. Isabelle visualise dans sa tête les tâches qu’elle a inscrites dans son agenda vendredi pour gagner du temps. « Quelques notes à rédiger, des mails de relance à envoyer, le compte-rendu de la dernière réunion de service à finaliser et un tableau de bord à compléter. Rien d’exceptionnel. Rien de nouveau non plus. » Avec la force de l’habitude, Isabelle réalise ses missions avec la précision d’un robot, laissant peu de place à la fantaisie ou à l’improvisation.
Un train s’immobilise doucement. Isabelle se fraye un chemin et monte à l’étage du wagon. Pas de place assise, elle se résigne à rester debout. Ses yeux vagabondent d’un voyageur à l’autre, puis se perdent sur un détail. Le nom de l’auteur italien sur la couverture du roman que tient une jeune femme lui rappelle sa conversation de samedi soir avec Rémi…
Ce dernier, un ami de longue date, est devenu entrepreneur et a trouvé son chemin de vie. « Maintenant que j’ai goûté à la liberté, je crois que je ne pourrais plus travailler en entreprise et être soumis aux injonctions et aux humeurs d’un patron autoritaire ! a-t-il lâché avec ironie. Je pars demain en Toscane. J’y ai loué une villa pour une dizaine de jours. Je vais pouvoir rencontrer des clients tout en sillonnant la région. »
Un pavé jeté dans la mare… où l’écho des vagues fait se questionner sur son chemin de vie
En se remémorant les paroles de Rémi, Isabelle se dit qu’elle a raté quelque chose. « Quelle chance il a de pouvoir faire ses valises sur un coup de tête et travailler là où ça lui chante ! Sans devoir rien à personne, pas l’ombre d’une justification, ni le moindre compte à rendre ! De plus, il semble avoir trouvé le métier de ses rêves… Le mien se résume à préparer des réunions, à tenir à jour des tableaux et à mettre en forme des présentations. Pure trivialité qui n’a de sens que pour mon directeur. Quelle petite fille rêve d’être assistante plus tard ? Aucune ! »
Une onde de tristesse l’envahit. Elle se sent tout à coup oppressée, avec un sentiment d’amertume. Isabelle ne s’est jamais posé la question de savoir si cette profession ou une autre pouvait mieux lui convenir. D’ailleurs, cela n’a jamais été une fin en soi. A l’époque, il fallait décrocher un emploi. C’était ça le plus important. Et puis aussi obtenir un bon salaire avec tous les avantages liés au fait d’appartenir à un groupe du CAC 40.
Mais aujourd’hui, cela ne veut plus rien dire. « Je me suis enfermée dans une petite vie étriquée, aux rouages bien huilés, sans mesurer combien j’ai bâti ma propre prison année après année. J’ai 42 ans et je me sens déjà usée ! Il y a bien longtemps que nous n’avons fait plus aucun projet. Avec mon mari, nous menons une existence tranquille comme si nous étions vieux, abrutis par les contraintes et les obligations que nous nous sommes assignées. Franchement, c’est quoi le sens de ma vie ? »
Pour un nouveau chemin de vie
Isabelle essuie une larme du revers de sa main. « Quelle image nous donnons ainsi à nos enfants ? Des gens sans ambition qui vivent au rythme de leurs habitudes et d’une fâcheuse tendance à se laisser porter sans jamais réagir ! » Isabelle a l’impression d’étouffer. Elle ouvre son manteau et attrape au fond de son sac un prospectus qu’elle agite près de son visage. « J’ai besoin de changer d’air. Je me sens tellement molle, sans énergie. C’est terrible ce sentiment d’être coincée soudainement. Je ne peux pas continuer à fermer les yeux et faire comme si je nageais dans le bonheur dans cette existence terne et ennuyeuse. » Même sa sœur lui a fait remarquer sa triste mine. « Tu as perdu ta joie de vivre et ton air pétillant, sœurette ! Méfie-toi, la dépression te guette. Tu es encore bien trop jeune pour te laisser dévorer par les monstres de la routine. Et pense à toi ! »
Facile à dire tout cela, mais comment faire pour se débarrasser de nos habitudes sans causer des dommages collatéraux ? Isabelle prend conscience que changer pour se lancer sur son chemin de vie est une démarche à long terme, à laquelle l’on ne peut souscrire que collectivement pour réussir. C’est donc le genre de décision qui ne se prend pas à la légère, car elle a forcément des répercutions pour l’ensemble de la famille. Cependant, on peut aussi traverser tout une vie sans encombre et se réveiller au beau milieu de la nuit en se disant que l’on n’a rien construit…
Parfois – souvent d’ailleurs – il est des signes pour nous indiquer que c’est le moment opportun pour prendre des décisions… Sans réelle intention de s’immiscer dans la discussion de deux personnes dans la rame, Isabelle entend que l’une d’elle se fait accompagner avec une méthode inédite basée sur l’intuition… Elle entend parler de Nouveau Souffle. Isabelle extirpe de sa poche son téléphone portable et cherche sur Internet. Elle tombe sur le blog éponyme et s’arrête sur un article « Quand le travail devient perte de sens ». En lisant ce témoignage, Isabelle s’identifie immédiatement. « Dès mon arrivée au bureau, se dit-elle, je prends les coordonnées de ce coach. Je l’appellerai au moment du déjeuner… Je veux que ça change, maintenant , et donner un vrai sens à ma vie.»
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